L'avion, pour moi ?
01 déc. 2023En 2017, la dernière fois que j'ai pris l'avion avec ma copine pour un we prolongé à Londres, j'ai adopté une logique qu'on entend souvent : avec 2 % des émissions, le secteur aérien ne pèse pas lourd dans la problématique climatique.
Depuis, je me suis attachée à mieux comprendre cet enjeu. J'ai réfléchi. Et j'ai décidé de ne plus prendre l'avion de ma vie.
L'avion, ce n'est plus pour moi : pourquoi ? 😇
L'avion s'impose souvent comme la solution la plus rapide, la plus commode, et la plus économique.
Oui mais voilà : je crois à l'action individuelle pour contribuer à la réduction du réchauffement climatique. Et quand je calcule mon empreinte écologique annuelle, avec ou sans avion, ça fait toute la différence.
Ce fameux calcul de 2% des émissions, c'est du greenwashing. Premièrement, seul le CO2 est comptabilisé, alors que l'avion laisse derrière lui des trainées de vapeur d'eau, qui est un gaz à effet de serre puissant. Et deuxièmement, ce chiffre ne tient compte que des émissions de l'aérien en France, donc pas les vols internationaux. Si on prend en compte tous les GES, et touts les vols au départ de la France, les émissions du secteur représentent plutôt 16.5 % des émissions françaises*.
Incroyable, non ? Même la plus ambitieuse des compensations-carbone annoncées ne peut être à la hauteur d'un tel impact.
Les voyages aériens en Europe ou sur le territoire national polluent 40 fois plus que le TGV, et 7 fois plus que le car. C'est aussi un argument. Quand j'ai les moyens, je prends le train, sinon je prends le car.
Et je reste les pieds sur Terre.
L'avion, pour qui ? 🛬
Je ne suis pas vraiment d'accord avec le mouvement d'origine suédoise qui prône la honte de prendre l'avion (flygskam).
Je pense que les touristes que nous sommes doivent repenser la notion de voyage dans le sens de l'aventure, plutôt que de la consommation d'un lieu touristique. Je trouve que l'idée d'un quota limité de vols en avion au long de la vie est une bonne idée, car elle permettrait aux jeunes d'avoir cette chance.
Mais n'oublions pas qu'en France, 20 % des habitants n'ont jamais pris l'avion de leur vie, et que c'est le cas de 80 % des terrestres. Il est donc possible de vivre heureux sans prendre l'avion.
Voici la tribune des étudiants dans l'aéronautique pour appeler à la reconversion du secteur.
Pour savoir si la compensation carbone du secteur est utile, cliquez ici.
Le slow tourisme est un mouvement qui se développe, mais il est souvent récupéré par des agences de voyages lointains. En voici un exemple authentique. A pratiquer sans modération.
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