Consom'action

Les salariés sont, en grande majorité, très attachés à leur pouvoir d'achat. Sous ce terme, on entend naturellement "achat", mais guère "pouvoir".

Or, nous le savons tous, de nombreux produits ont des choses à cacher : pollutions graves, production climaticide, déforestation, travail dégradant, travail des enfants, injustices, spoliations, fraudes fiscales, et j'en passe...

Pour "faire passer la pilule", il y a le marketing, mais comment éviter que des lois empêchent un commerce lucratif quand il enfreint la loi...? Les firmes font intervenir des lobbyistes professionnels, chargés d'influencer les élus - qui votent les lois - pour que les textes législatifs les atteignent le moins possible. Soit en payant des cabinets chargés de produire des rapports minimisant leurs torts, soit en payant des "communiquants" qui cherchent à entretenir de bonnes relations avec les élus, afin de leur souffler ce qu'il faut qu'ils entendent.

Savoir que les groupes pétroliers ont dépensé plus de 1 milliard d'euros depuis la COP21, pour préserver leurs intérêts, ou encore que 25 000 lobbyistes œuvrent autour des institutions européennes, me suffoque dès que j'évalue le besoin d'agir vite pour défendre l'environnement.

S'attacher à notre "pouvoir" d'achat est cependant intéressant : 60 millions de consommateurs détournant 50€ par an des marques de produits suspects, pour les reporter sur des marques responsables, ça représente 3 milliards d'euros. Ce qui n'est pas négligeable.

La consom'action, c'est une forme de vote à chaque décision d'achat : on écarte certains produits (boycott) et on en choisit d'autres (buycott), à la manière d'une élection.

Pour choisir, jefaismatransition décline de nombreuses idées de consom'action : du Bio, commerce équitable, au choix des produits à l’emballage minimal, en passant par le commerce de proximité, l'achat de produits locaux ou en circuit court, produits made in France, avec label de qualité environnementale...

On peut aussi participer à des actions collectives sur le site i-boycott.org, qui nous informe sur ce que l'on reproche à telle ou telle entreprise, et nous invite à boycotter. Quand le nombre de boycotteurs dépasse 1000, le site informe l'entreprise et lui demande de s'expliquer.

Par exemple, je viens de déclarer mon boycott de l'entreprise Monsanto, connue pour vendre des produits toxiques comme le glyphosate (classé cancérogène probable). Ça ne leur fera pas beaucoup de tort financier, vu que n'en ai jamais acheté de ma vie. Mais l'expression collective peut les inquiéter.

Dans ce cas précis du glyphosate, c'est l'opinion publique qui a fait pression sur le gouvernement, obtenant son interdiction à la vente pour les particuliers depuis l'an dernier. Il devait également être interdit aux agriculteurs à partir de 2021, mais le gouvernement a fait marche arrière... grâce au lobbying.

Consom'action
Retour à l'accueil